Communiqués

L’opposition massive des catholiques au projet de loi sur l’euthanasie

L’Assemblée nationale examine à partir de ce lundi 27 mai le projet de loi « Euthanasie et suicide assisté, pour une fin de vie digne ». La légalisation prévue de l’euthanasie, à laquelle s’opposent de nombreux soignants, suscite l’inquiétude et l’opposition des catholiques.
Dans des situations douloureuses de fin de vie ou de maladie incurable, les chrétiens voient dans chaque personne souffrante un être digne d’être entouré, accompagné et soigné pour une fin de vie naturelle.

  • Si l’euthanasie est un choix qui relève de la liberté individuelle, comment et au nom de quoi l’Eglise peut-elle s’y opposer ?
  • Face aux traumatismes d’une mort lente et douloureuse, pourquoi les chrétiens s’entêtent-ils à refuser l’euthanasie ?
  • L’Eglise n’a de cesse de redire que le développement des soins palliatifs représente une solution à développer massivement face à la souffrance des personnes en fin de vie : ce message, qui est aussi celui des soignants sur le terrain, va-t-il être entendu ?

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Témoignages

« J’ai accompagné jusqu’à son terme la fin de vie de mon père, mort à 89 ans, après 20 ans de maladie de Parkinson. De longues années difficiles, lourdes, mais qui ont permis à nos liens de se retisser, qui m’ont permis de réellement connaître mon père et de l’aimer pleinement, enfin. C’est lorsqu’il était faible qu’il est devenu accessible. Vraiment. »                                                                                                                                                           Natalie

« Je suis très inquiète de cette loi qui estime que la seule solution face à la souffrance est de donner la mort, le tout sans accord collégial, sans document écrit, et dans un très court délai. C’est l’aveu de l’échec de la médecine mais aussi d’une société humaniste. Le pronostic vital ne doit même pas être engagé. Quel est ce monde où l’on fait de la prévention au suicide pour les adolescents et de l’incitation au suicide quand on est vieux ou malade ? Et je dis « incitation » car dans un système où il n’y a pas d’alternative (il y a 11 lits en soins palliatifs pour 100 000 habitants), l’euthanasie risque de vite devenir le recours par défaut du patient et facile et rentable pour les structures de santé. Alors que le mot de dignité est repris partout, c’est bien ce genre de situation qui sera « indigne »
                                                                                 Louise

« Le jour de Noël, ma Grand-mère m’a déclaré qu’elle voulait mourir. Elle souffrait d’un terrible cancer. Face à cette déclaration, je n’ai pas pensé une minute à la tuer. Je lui ai tout de suite fait un immense câlin pour lui témoigner mon amour. Elle est morte quelques jours après. Et ces quelques jours ont été de très beaux moments de partage, d’amour, de paroles fortes, de pardons. Elle est partie en paix, entourée de toute la famille, aimée.
Je ne pense pas que le fait d’enfoncer une aiguille dans le bras d’une personne qui souffre lui rende sa dignité. Il faut aider les personnes à partir dans la paix, entourées de ceux qu’elles aiment. Les soins palliatifs répondent parfaitement à ce double objectif de soulagement de la douleur et de bienveillance humaine. »

                                                                                 Erwan

« En Belgique, Shanty de Corte, jeune femme qui a été témoin d’un attentat par des islamistes et qui avait vécu une agression sexuelle, a préféré mourir, à 23 ans.
23 ans, c’est l’âge où personnellement j’ai commencé une nouvelle vie après avoir subit la guerre d’Alep, vu plusieurs de mes amis se faire tuer… J’ai aussi subi des agressions sexuelles donc je comprends très bien ce qu’elle a vécu.
L’état belge a fait ce que les terroristes n’ont pas réussi à faire : lui ôter la vie ! Au lieu d’aider cette jeune femme en souffrance, on a préféré s’en débarrasser… Si elle avait été bien aidée et soignée, elle aurait eu un bel avenir… »

                                                                                 Jala

« En tant que médecin, je me souviens de Jean-François. Il avait 33 ans, le SIDA et était en phase terminale. Le dernier matin où je suis entré dans sa chambre, sa mère était auprès de lui. Une seconde pour prendre conscience qu’il allait partir j’ai eu le temps de prendre sa main… et il nous a quittés. Sa mère l’avait accompagné depuis plusieurs semaines.
La fin de vie ? C’est tout simplement ce geste, un regard.
Nos malades ne demandent qu’une chose, être là au moment où ils vont partir, pas l’aide active à mourir dans l’anonymat par un geste qui nie qu’ils sont toujours une personne, jusqu’au terme de leur vie.
« 

                                                                               Pierre-Marie

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